24 ème congrès
Les leçons économiques de la crise COVID-19
Commission 1 « Un flashback critique sur les mesures économiques prises au cœur de la crise sanitaire »
Sous la direction de Georges Hübner (ULiège) et de Pelin Ilbas (BNB)
Joris Tielens (BNB)
The purpose of this contribution is threefold. First, we document uptake of the Belgian corporate debt moratorium and highlight its successful role as a liquidity-relief instrument. Second, as the pandemic unfolded, policymakers were faced with the challenge of whether to extend, amend or unwind the moratorium. We discuss a set of relevant considerations and compare them with the actual policy decisions. Finally, as the corporate moratorium ended in June 2021, we take a first look at how non-financial firms (NFCs), once taken off this lifeline, have fared (so far).
Une crise pas comme les autres. Des mesures de soutien inédites
Marianne Collin (Belfius)
La crise économique consécutive à la pandémie de Covid-19 a été un choc sans précédent qui a donné lieu à fortes contractions du produit intérieur brut en 2020, en Belgique et en Europe notamment. En dépit de l’arrêt forcé de pans entiers de l’économie, et bien qu’il soit encore trop tôt pour tirer toutes les leçons de la crise, nous considérons que les mesures rapides et inédites prises par les différents acteurs (gouvernements, autorités monétaires, régulateur, secteur financier…) ont permis de soutenir et d’accompagner les entreprises et les particuliers et d’éviter de plus fortes destructions du tissu économique ainsi qu’un impact prononcé sur les institutions financières. Nous nous attendons toutefois à des conséquences structurelles additionnelles sur la santé de certains secteurs/entreprises, sur les finances publiques et sur la transition vers une économie durable. Enfin, cette crise nous rappelle notre exposition de plus en plus importante aux risques liés à la réalisation d’événements extrêmes et la nécessité de les gérer par des capacités renforcées d'adaptation, d'agilité et de résilience.
Des difficultés du pilotage socio-économique de notre société, en temps de crise comme en temps "normal"
Philippe Defeyt (IDD)
La déferlante de la crise sanitaire et de ses conséquences économiques ont conduit à la mise en place de nombreuses mesures socio-économiques. Leurs inévitables limites sont mises sur le compte de l'urgence face à une situation exceptionnelle, non anticipable. Ce serait la faute au cygne noir. L'analyse des limitations de l'action publique doit aller plus loin pour repérer et expliquer les faiblesses structurelles, qui auraient dû être corrigées depuis longtemps, permettant ainsi de mieux répondre à des crises majeures, récentes ou à venir. En particulier si des décisions prises dans l'urgence sont appelées à avoir des impacts dans la durée.
The why, how and if of the European recovery fund
André Sapir (ULB et Bruegel)
On 21 July 2020, barely five months after the COVID-19 pandemic made its first victims in the European Union, its leaders agreed to do something that EU countries had never done before, even during its worst previous crisis, the 2008-14 financial and sovereign debt crisis. They set up a €750 billion facility to help EU countries recover from the COVID-19 crisis. This short contribution seeks to answer three questions: Why did EU countries take this unprecedented step during the COVID-19 crisis? How does the recovery fund function and how is the money allocated among the 27 EU countries? Will the recovery fund be successful and if so, will it become a permanent EU instrument to fight future crises?
Zombie companies and the pandemic
Hans Degryse (KU Leuven & CEPR)
Zombie firms (i.e., firms that are unable to cover debt servicing costs from current profits over an extended period) are on the rise. Recent studies suggest that they constitute around 2 to 10% of all firms in an economy. This note discusses the origins of zombie firms and zombie lending, as well as the impact of the pandemic and government support on zombie firms. It proposes possible solutions to mitigate the importance of zombie firms in banks’ portfolios, and formulates a few policy recommendations.
Quand l’Etat fait rimer urgence avec complaisance. Réflexions sur le pourquoi et le comment d’une sélectivité dans les aides aux entreprises face à la crise de la Covid
Étienne de Callataÿ (Orcadia et UNamur)
Le soutien aux entreprises a été un axe majeur de la politique de stabilisation macroéconomique adoptée par les Etats pour faire face à la crise de la Covid. Parce que préserver au maximum les activités existantes a le plus grand impact à court terme ou pour d’autres raisons, le soutien a été peu sélectif et assorti de peu de conditionnalité. Cette non-sélectivité a pourtant un coût élevé. Elle alourdit la dépense budgétaire, elle entrave la destruction créatrice et elle rate l’opportunité d’une différenciation basée sur les externalités dégagées par les entreprises.
Commission 2 « Cadre macroéconomique, politiques budgétaires et reprise économique »
Sous la direction de Chantal Kegels (BFP) et Grégory de Walque (BNB)
Le Plan national pour la reprise et la résilience de la Belgique : Créer des opportunités au service des transitions
Thomas Dermine (Gouvernement fédéral)
La Belgique captera près de 6 milliards d’euros sur les 338 milliards de subventions que prévoit le plan de relance européen. Son « Plan national pour la reprise et la résilience » - remis fin avril et officiellement validé le 13 juillet dernier par l’UE - rassemble pas moins de 85 projets d'investissement et 36 projets de réforme, le tout réparti sur 6 axes et 17 composantes. Ces multiples initiatives contribuent à répondre au triple défi posé à notre pays : (1) soutenir son économie et ses travailleurs dans le sillage de la crise ; (2) amorcer un virage radical dans la transition vers une société plus durable et plus juste, qui intègre pleinement les technologies digitales ; et (3) offrir des opportunités concrètes aux générations futures. Ce plan représente une pierre angulaire pour pallier le déficit d’investissement public accumulé par la Belgique depuis les années 1980. À l’avenir il s’agira de poursuivre sur cette voie et d’asseoir durablement une trajectoire de hausse des investissements publics. Il en va de notre capacité à mener à bien les transitions et de notre prospérité future.
The Recovery and Resilience Facility – an innovative instrument to support a sustainable recovery
Géraldine Mahieu (Commission européenne)
The EU revealed a high degree of union and solidarity in its response to the Covid crisis by adopting the legislative package “Next Generation EU”, with at its core the Recovery and Resilience Facility. The package is estimated to be able to lift by up to 1.5% GDP at the Union level. The Recovery and Resilience Facility is a truly new and unique European policy instrument. It is a performance-based instrument; it combines investments and reforms; it supports the digital and green transitions while at the same time focusing on challenges of macroeconomic relevance; and it is financed by large European Commission borrowing backed by the Union budget. After the submission of the Recovery and Resilience Plans by the Member States, the focus is now on effective implementation of reforms to remove investment bottlenecks and reduce the risk of slow absorption of the available funds.
Covid-19: du confinement à la relance
Vincent Bodart (UCLouvain)
Même si les conséquences économiques de la crise du coronavirus sont avant tout temporaires, des dégâts à plus long terme sont néanmoins pressentis. L’aide financière octroyée par la Commission européenne à la Belgique et aux autres pays européens vise à contenir ces dégâts. Dans le cas de la Belgique, cette aide est largement dévolue à des projets d’investissement dans le capital physique alors que, compte tenu des bouleversements du marché du travail provoqués par la crise, un effort d’investissement important dans le capital humain est tout aussi nécessaire.
Relance, stabilité des prix et soutenabilité budgétaire : Ménage à trois ou trilemme ?
Xavier Debrun (BNB)
La crise COVID-19 créa l’unité dans l’action. En garantissant de facto les dettes publiques, les banques centrales ont permis une réponse budgétaire à la mesure du choc. La relance, la stabilité des prix et la soutenabilité budgétaire formèrent un ménage à trois de circonstance où la congruence du policy mix était une évidence nécessaire. Avec la reprise, les arbitrages difficiles reviennent, recréant un trilemme entre soutenabilité des finances publiques, stabilité des prix et relance. Le retour du trilemme s’annonce douloureux, si le politique choisit de l’ignorer, mais il pourra être indolore si les décideurs préservent leur crédibilité et les institutions qui le garantissent.
Les finances publiques belges au sortir de la Covid : quelles perspectives ?
Vincent Frogneux (BFP & UNamur) & Michel Saintrain (BFP)
Les déficits budgétaires attendus pour les prochaines années ne sont pas la conséquence directe de la crise sanitaire. Ils résultent des déficits préexistants, de l’orientation expansionniste prise par la politique budgétaire, et de la matérialisation progressive de la dette implicite liée au vieillissement démographique. Ils sont dus aux opérations courantes bien davantage qu’aux investissements. Vu l’ampleur de ces déficits, la dette n’est pas stabilisée même dans des conditions très favorables de taux d’intérêt inférieurs au taux de croissance économique. Stabiliser le taux d’endettement s’imposera comme un objectif de la politique budgétaire, quelle que soit l’évolution des règles budgétaires européennes. Quels que soient l’horizon défini pour cette stabilisation et le choix du ratio de dette à stabiliser, cela exigera un ajustement budgétaire important. Tant que la faiblesse actuelle des taux d’intérêt perdure, il n’est pas coûteux de lisser les efforts d’ajustement dans le temps, voire de les postposer. Toutefois, cela implique une dette plus élevée à moyen et long terme, et donc un arbitrage avec la perspective d’une exposition plus grande aux risques de marché et de liquidité liés au refinancement de la dette.
It’s the productivity, stupid!
Gert Peersman (UGent)
The economic policy responses to the COVID-19 crisis have so far been adequate, but now we need other policies to support the economy and address the long-term economic challenges of Belgium. First, it is necessary to structurally increase the employment rate, which requires pension and labor market reforms. Yet, in contrast to common perception, even a substantial increase in the employment rate does not safeguard public finances in the long run. Most importantly, our welfare state can only be maintained if we manage to substantially increase the growth rate of productivity compared to previous decades. This includes policies that stimulate investment, improve mobility, augment human capital, enhance labor market dynamism and increase domestic competition.
Commission 3 « Approches diverses du phénomène épidémiologique »
Sous la direction de Catherine Linard (UNamur) et Jean-Philippe Platteau (UNamur)
Approche mathématique d'une épidémie : modélisation, machine learning et données de contacts sociaux
Nicolas Franco (UNamur & UHasselt)
La modélisation mathématique des maladies infectieuses est un outil qui a connu un essor important avec la pandémie de COVID-19. Elle permet d'estimer certaines caractéristiques encore inobservées du virus et de projeter les effets potentiels de différents scénarios. Elle fait appel à la fois à des techniques complexes de mathématiques appliquées, à des puissants calculs informatiques ainsi qu'à l'analyse de nombreuses données incluant des données de contacts sociaux. Elle peut être un élément important pour les prises de décision relatives à la santé publique à condition de bien comprendre son utilisation et ses limitations.
Que peut-on apprendre des modèles économico-épidémiologiques ?
Jean-Philippe Platteau (UNamur) et Marius Gilbert (ULB)
Epidemiologists use certain models (SIR or SEIR models, for example) to describe the natural evolution of an epidemic or a pandemic. The parameters of these models are based on various assumptions regarding biological and social phenomena. In contrast to this approach, economists consider human actions as the outcome of optimizing behavior based on private costs and benefits. The corresponding literature can be divided into two types depending on whether individuals are assumed to operate freely in a decentralized manner, or are subject to the public prescriptions of a central decision-maker acting as a benevolent social planner. This paper explores this literature and provides various examples showing, in particular, that this economic approach can help to explain part of the difference between the number of confirmed COVID-19 infections and the number predicted by epidemiological models.
Vaccination strategies in the midst of an epidemic
Mathias Dewatripont (ULB)
This paper discusses the myriad obstacles faced by European countries in their drive to vaccinate populations against Covid-19, and details the lessons - positive and negative - of the process so far. Key insights that emerge include the importance of EU-level bargaining in the acquisition of vaccine supplies - and its potential for future negotiations in the pharma-sphere; the difficulty of addressing vaccine hesitancy and the importance of clear communication at early stages of the roll-out; the overall success of the 'gradualist strategy' in convincing individuals to vaccinate without coercion; and the relative success of introducing corona passes within countries - especially in the case of France - which is made substantially more effective when accompanied by clear communication and political commitment to the measure.
Est-ce via la mortalité ou via la pauvreté que la pandémie a le plus affecté le bien-être des Belges en 2020?
Benoît Decerf (World Bank), André Decoster (KU Leuven), Olivier Sterck (University of Oxford), Jonas Vanderkelen (KU Leuven), Stijn Van Houtven (KU Leuven)
La crise du Covid-19 a impacté le bien-être des belges via la sur-mortalité, mais également via d’autres biais, notamment son impact sur les revenus. Pour y faire face, les différents niveaux de pouvoir ont mis en place des mesures économiques et sociales en plus des mesures sanitaires. Dans cette note, nous nous demandons si en 2020 la crise a plus impacté le bien-être des belges via ses conséquences sur la mortalité ou via ses conséquences sur la pauvreté ? Pour apporter une première réponse, nous estimons le nombre d’années de vie perdues à cause de la sur-mortalité et le nombre d’années supplémentaires passées dans la pauvreté liées aux pertes de revenu. Pour la Belgique en 2020, nos estimations donnent presque 3 fois plus d’années de pauvreté que d’années de vie perdues. Si l’on considère que une année de vie perdue entraine une perte de bien-être comparable à celle associée à quelques années passées dans la pauvreté, alors nos estimations suggèrent que les conséquences de mortalité et de pauvreté ont été du même ordre de grandeur. Cependant, ce ratio varie fortement entre les régions. Nos estimations pour la Wallonie et Bruxelles donnent approximativement 2 fois plus d’années de pauvreté que d’années perdues, alors qu’en Flandre, où la sur-mortalité a été moins forte, elles donnent 7 fois plus d’années de pauvreté que d’années perdues.
Inégalités sociales et COVID-19
Andrea Rea (ULB) & Judith Racapé (ULB)
Plusieurs études ont montré l’impact des inégalités sociales sur la pandémie de la COVID19. Par ailleurs, les campagnes de vaccination contre la COVID-19 ont aussi mis en évidence le lien entre hésitation vaccinale et populations précarisées ou faiblement scolarisées dans les pays occidentaux. À partir des travaux internationaux, en l’absence de données précises et comparables en Belgique, cette contribution entend proposer un cadre d’analyse élargi intégrant les interdépendances entre inégalités sociales (espace de vie, logement, métiers à risque, etc.) et de santé (comorbidités) concernant la diffusion de la COVID-19.
Géographie de la surmortalité liée à la Covid-19 : le cas belge
Yoann Doignon (UCLouvain & Université de Strasbourg), Mélanie Bourguignon (UCLouvain), Joan Damiens (UCLouvain), Thierry Eggerickx (UCLouvain), Scott Fontaine (UCLouvain), Audrey Plavsic (UCLouvain), Alice Rees (UCLouvain), Ester Rizzi (UCLouvain), Jean-Paul Sanderson (UCLouvain), Benjamin-Samuel Schlüter (UCLouvain)
La Belgique apparaît comme l’un des pays du monde où le taux de mortalité par Covid-19 est le plus élevé. Cette contribution a pour objectif d’analyser les disparités spatiales de la mortalité liée à l’épidémie de Covid-19 en Belgique, sur l’ensemble de l’année 2020, mais aussi lors de chacune des deux grandes vagues de mortalité. Pour cela, nous utilisons les données diffusées par Statbel, à savoir le nombre de décès au niveau de la commune, pour calculer un indicateur de surmortalité par territoire. Ce dernier est ensuite cartographié à l’aide d’une méthode de lissage spatial pour mieux révéler les structures spatiales. Les résultats mettent en évidence une géographie différente entre la 1ère et la 2e vague de l’épidémie. Les foyers principaux de forte surmortalité ne sont pas les mêmes pour chacune des vagues. La cartographie montre des structures spatiales qui ne renvoient pas aux facteurs classiquement identifiés pour rendre compte de la diffusion d’une maladie contagieuse. L’explication de la géographie de la mortalité liée à de l’épidémie en Belgique est loin d’être aisée.
Commission 4 « Is teleworking the future ? »
Sous la direction de Bram De Rock (ULB) et de Jacques Thisse (UCLouvain)
Un frein à la déspatialisation des emplois : les économies d’agglomération ?
Miren Lafourcade (Université Paris-Saclay et Paris School of Economics)
Les grandes métropoles sont sources de nombreux avantages pour les citadins, qui y ont accès à de meilleures opportunités d’emploi, de plus hauts salaires, un plus large éventail de biens et services, dans des domaines aussi divers que l’éducation, les transports, la santé, la gastronomie ou la culture. La pandémie de Covid-19 a restreint, de manière temporaire mais brutale, ces économies d’agglomération, en rendant plus prégnants les coûts de la vie urbaine : logements chers, exigus et surpeuplés, risques épidémiques accrus, très grande pauvreté, fragilité et détresse de certains habitants. La pandémie n’a pas seulement perturbé les avantages de la vie urbaine, elle a également bouleversé le fonctionnement des marchés du travail. Le recours accru au travail à domicile a donné la possibilité aux citadins libérés de la nécessité de se déplacer pour aller travailler de résider plus loin de leur entreprise et de vivre autrement. L’essor du télétravail, s’il s’avérait pérenne dans l’ère post-Covid, pourrait ainsi alimenter un tout nouvel exode urbain, dont il est difficile de prédire l’ampleur, le caractère temporaire ou définitif et les conséquences socio-économiques à long terme. L’objectif de cette note est d’analyser l’impact que pourrait avoir la généralisation du télétravail sur les choix de localisation des ménages et des entreprises, et sur l’arbitrage fondamental qu’ils opèrent entre les bénéfices et les coûts urbains.
Les enjeux du télétravail pour l’entreprise : productivité, bien-être et lien social
Laurent Taskin (UCLouvain)
Les effets du télétravail à domicile régulier pour l’entreprise et les salariés sont largement documentés. Après les avoir exposés, dans le contexte particulier de celui des études sur le télétravail en sciences économiques et de gestion pré-Covid, cette contribution explore trois enjeux spécifiques qui peuvent prendre une nouvelle orientation dans un contexte post-Covid : la productivité, le bien-être et le lien social. Pour chacun de ces enjeux, les résultats de recherches sont exposés et discutés et des pistes de transformations durables esquissées. Outre une inconnue sur les effets d’un télétravail plus intensif sur la performance et le bien-être, il semble ainsi que l’entreprise en tant que communauté humaine de travail—où les liens sociaux sont sources d’innovation—soit mise à mal.
What priorities in environment and transport policies in urban areas?
Stef Proost (KU Leuven)
Covid-19 is a diseconomy of density and crowding and this has affected commuting transport routines. Telework and crowding in public transport (PT) may have a longer time impact, requiring a reduction of PT frequencies and a smaller budget. To address road congestion and reduce GHG emissions, the main strategies will no longer be a modal shift to PT but road pricing and electric vehicles including steps and bicycles.
Télétravail et effets induits : une analyse de la demande de transport
Coraline Daubresse (BFP) & Benoît Laine (BFP)
Dans un scénario volontariste d’augmentation du télétravail en Belgique, le Bureau fédéral du Plan estime comme marginale (- 1,2%) la diminution globale des kilomètres parcourus par les personnes sur le territoire belge. Les effets locaux seraient eux beaucoup plus marqués, avec une baisse de plus de 20% du nombre quotidien de navettes entrantes à Bruxelles, un fort recul de l’usage du train pour les déplacements domicile-travail, et une augmentation des déplacements de proximité en journée pour d’autres motifs comme les loisirs, les services ou le shopping. L’impact sur la congestion serait perceptible surtout sur les grands axes autour de Bruxelles en période de pointe, où la vitesse moyenne serait plus élevée de 8% que dans la projection de référence. Le niveau absolu de congestion continuerait cependant d’augmenter avec le temps, partout en Belgique.
Unequal Consequences of COVID-19 by Age, Income, and Country
Julian Jamison (University of Exeter), Michèle Belot (Cornell University), Eline van den Broek-Altenburg (University of Vermont), Syngjoo Choi (Seoul National University), Nicholas W. Papageorge (John Hopkins University), & Egon Tripodi (University of Essex)
Using representative survey samples in six countries (including Italy and the UK), we document the early impact of the pandemic in April 2020. In particular, we find that younger respondents are more likely to have lost their job at least temporarily (although also slightly more likely to be teleworking); report lower income and spending; have higher rates of negative psychological outcomes; and are less likely to support government protective measures. Meanwhile the lowest-income groups are also more likely to have experienced job loss (and are less likely to telework) but are more mixed on the other outcomes. Targeted government support may be helpful both to mitigate the negative impacts and also to rebuild social trust and cohesion.
Fear of Going back to work (FOG) and Work from Home (WFH): employment dynamics under pandemic
Michele Cincera (ULB) et Jacques Bughin (McKinsey)
We build a stylized model of employment choice under pandemic that accounts for direct health and other induced (such as revenue loss, or social exclusion) risks on the supply side (FOG) while accounting for remote working opportunities offered by a firm on the demand side (WFH). Noting that the covid-19 shock led to major lockdown, we estimate a quantity constrained model of employment for France during the first wave of the covid-19 crisis. Besides pure social restriction, we find that pandemic factors have had a clear-cut impact on the dynamics of the labor market.